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BoG’Arts est une compagnie de danse et de théâtre ouverte à toute discipline artistique. Elle a pour but de promouvoir et de contribuer à la diversité, à la rencontre des cultures et des personnes.
Les jeunes danseuses de BoG’Arts ont décidé de travailler un évènement majeur des années 90 : le génocide des Tutsi au Rwanda. Afin de tenter de comprendre, ils se sont rendus au Théâtre Varia pour assister à la pièce « We call it love », un huis clos entre une femme rescapée et l’assassin de son fils, mort lors du génocide des Tutsi du Rwanda.
« C’était un moment fort et bouleversant… Les comédiens et musiciens pouvaient
circuler tout autour du public ; ceci rendait les scènes encore plus intimes et
émouvantes. On était tellement proche des personnages qu’on partageait, avec eux,
leur douloureuse confrontation. » témoigne Taynan, 21 ans.
Le groupe de jeunes a pu approfondir la thématique avec Sarah, étudiante à Heb Defré, qui, dans le cadre du cours de philosophie et citoyenneté donné par Florence Evrard, professeure et auteure du livre « Dis, c’est quoi un génocide ? », a réalisé une séquence pédagogique autour de l’histoire du Rwanda et du génocide des Tutsi.
S’intéresser au crime de génocide, crime raciste par excellence, nous invite à repenser notre relation à la diversité et à l’Autre ; c’est nous permettre d’acquérir
des réflexes citoyens et démocratiques. La pièce et le cours a permis aux jeunes
danseurs de nourrir leur travail de recherche dramaturgique.
Hippolyte Bohouo, chorégraphe chez BoG’Arts asbl et professeur de danse à
Parnasse ISEI explique sa démarche artistique avec les jeunes :
« Je viens avec des propositions de mouvements et de musique. L’objectif est que
les danseuses se réapproprient les pas. On est vraiment dans l’apprentissage par
les pairs : chacune propose, partage ses idées, ses expériences dans un esprit
d’entraide et de cocréation. Je pars du principe qu’on a tous un potentiel de
créativité. L’expression artistique est un outil génial pour se transcender, pour sortir
des sentiers battus et prendre confiance en soi. Derrière la beauté du geste, il y a
aussi une volonté de dire le monde, de porter ses réflexions et ses convictions tout
en acceptant de se remettre en question et de savoir laisser une place aux autres. »